Acheter un bien immobilier avec votre conjoint représente un projet particulièrement engageant. En cas d’emprunt, vous êtes tous les deux solidaires du remboursement de la dette.
En moyenne, la durée de remboursement est de 20 ans. Mais que se passe-t-il en cas de séparation avec votre co-emprunteur avant la fin de cette période ? Quid de la propriété de la maison ?
Quels sont les risques de la séparation sur un crédit maison souscrit en couple ?
Emprunter à deux entraîne la solidarité des conjoints jusqu’au remboursement complet de la dette. En cas de séparation, vous restez tous deux solidaires du paiement des mensualités restantes.
Qu’en est-il de la propriété d’une maison achetée en couple ?
Séparation d’un couple en concubinage
Pour les couples en union libre, c’est l’indivision qui s’applique. Le bien appartient aux concubins à hauteur de leur participation.
Séparation d’un couple pacsé
Pour un crédit immobilier conclu avant le PACS, les règles applicables seront les mêmes que celles de conjoints en concubinage. Si le prêt est signé après le PACS, la date de signature du PACS détermine le type de répartition.
PACS signé avant le 1er Janvier 2007
Chaque conjoint possède 50 % de la propriété du bien. Mais ils peuvent choisir au moment de la signature du PACS une autre répartition.
PACS après le 1er Janvier 2007
Par défaut, tous les couples pacsés à partir de cette date, sont sous le régime de la séparation des biens.
En cas de séparation, chacun pourra récupérer la part du bien financée. Et celui qui a remboursé une somme plus importante, peut demander indemnisation.
Séparation d’un couple marié
Le sort du bien immobilier dépend du régime matrimonial et de l'existence ou non d'un contrat de mariage.
Si le régime est la communauté des biens, le logement appartiendra aux deux époux, ainsi que ceux acquis avant et pendant le mariage.
Quel est le sort du bien acheté en couple en cas de séparation ?
Tout va dépendre de ce que vous comptez faire du bien que vous avez acheté en commun.
Les co-emprunteurs conservent le bien
Si les relations le permettent, vous pouvez garder le bien et continuer à rembourser le crédit immobilier qui vous engage. Informez cependant la banque de la nouvelle situation entre vous.
Les charges quotidiennes de la maison devront être supportées par les deux conjoints (taxe foncière, travaux, etc.).
Les co-emprunteurs veulent se séparer du bien
Si aucun de vous ne souhaite conserver le bien, vous pouvez le vendre. Le montant tiré de la vente pourra ensuite servir à rembourser ce qui reste du prêt.
Faites cependant attention aux potentielles indemnités de remboursement anticipé. Si elles ne sont pas couvertes par les fruits de la vente, vous devrez vous engager à rembourser le montant correspondant.
Un co-emprunteur conserve le bien
Une désolidarisation du crédit
La situation est plus compliquée dans ce cas de figure. Le co-emprunteur qui ne souhaite pas garder le bien doit se désolidariser du prêt immobilier. Pour cela, il peut effectuer un transfert de crédit.
L’emprunteur qui reprend le logement devra souscrire une nouvelle assurance emprunteur avec une couverture intégrale.
Le rachat de soulte
En cas de divorce, l’emprunteur qui souhaite conserver le bien peut racheter les parts de l’autre. On parle de rachat de soulte. Elle intervient aussi en cas de succession.
Il existe deux formules applicables en fonction de la situation.
S’il y a un crédit immobilier en cours
Le calcul se fera comme suit :
Si le crédit est déjà soldé
Le rachat de soulte engendre des frais de notaire qui peuvent varier entre 2 et 8 % du prix du bien. Il y a également les droits de partage qui s’élèvent à 2,5 % de la valeur actuelle du logement.
Emprunter avec votre conjoint comporte de nombreux avantages : capacité d’emprunt plus importante, facilité d’obtention du crédit immobilier. Cependant, il y a tout de même des risques en cas de séparation tels que la solidarité.
Pour vous désengager, vous pouvez demander une désolidarisation. Mais la banque n’est pas obligée d’accepter.
Concernant la propriété, vous pourrez choisir de garder le bien, de le vendre. Et si c’est un seul emprunteur qui souhaite le conserver, il peut faire un rachat de soulte.
Mais n'oubliez pas, c'est cher, et il y a des indemnités si le prêt n'est pas terminé. Pour être sûr de choisir la meilleure formule, demandez conseil à un expert.